Structurer à partir des délégations d'élus : une bonne idée ?

Structurer l’organigramme à partir de la délégation des élus, est-ce une bonne idée ?

 

Cette question revient régulièrement car, les Services d’une collectivité ayant vocation à mettre en œuvre les politiques portées par l’exécutif, il peut sembler naturel de faire « coller » l’organigramme au découpage politique.

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Pour autant, il est important de garder à l’esprit que la définition des délégations et la structuration des services procèdent de logiques distinctes et IRREDUCTIBLES.

 

Les confondre revient donc à détruire l’intelligibilité de chacune et à accroître le risque de superposition des rôles, en mélangeant finalités et moyens.

 

Tandis que le nombre d’élus est défini par la loi et que la répartition des délégations répond souvent à un subtil jeu d’équilibres, la définition de l’organigramme est, elle, au service d’enjeux différents :

  1. garantir la mise en œuvre des politiques publiques définies par l’exécutif,
  2. soutenir la stratégie managériale de la collectivité,
  3. renforcer l’efficacité individuelle et collective.

 

Il convient donc toujours d’interroger en premier lieu en quoi et jusqu’à quel point la structuration choisie sert ou non ces 3 enjeux car une structuration réalisée à partir des délégations d’élus soutient rarement les 3 finalités à la fois.

 

Une structuration découlant strictement des délégations d’élus présentera par ailleurs différents risques :

 

- être peu lisible, un même élu pouvant avoir des délégations hétérogènes (ex : adjoint à la culture et à l’accessibilité),

 

- multiplier l’effet silos et/ou « paroisses » au détriment d’une vision globale,

 

- installer les élus dans le rôle de super chefs de services,

 

- restreindre la mutualisation des moyens et la transversalité, du fait de l’éclatement des missions,

 

- tasser les niveaux de responsabilités, en mettant le pilotage d’une  politique publique au même niveau que de la gestion très opérationnelle (ex : pilotage de la politique culturelle versus .

 

La fluidité du fonctionnement élus/fonctionnaires va donc davantage découler des processus de coopération mis en place (commissions / circuits de validation / modalités d’arbitrage..) que de la duplication de l’organisation politique (celle-ci s’avérant d‘ailleurs souvent un choix par défaut).

 

Enfin, si un Maire ne choisit pas l’effectif de son équipe, le DGS aura, lui, toujours intérêt à limiter le nombre de collaborateurs qui lui sont directement rattachés et avoir des pôles dont les services servent des finalités communes (comme par exemple l’animation de la vie locale).

 

 

2 choses à retenir :

  • la répartition des délégations et la structuration des services répondent de logiques différentes et irréductibles

 

  • la confusion des deux logiques entretient le flou entre finalités et moyens