Pourquoi a-t-on autant de mal à réduire le nombre d'échelons hiérarchiques et comment y remédier ?

Pourquoi a-t-on autant de mal à réduire le nombre d’échelons hiérarchiques et comment y remédier ?

 

 

Nous sommes finalement assez peu habitués à questionner l’existant, convaincus que si les fonctions existent, c’est qu’elles ont forcément une raison d’être.

 

C’est oublier, pour les fonctions managériales, que :

  • d’une part, la culture bureaucratique dont sont issues les collectivités a favorisé le développement de lignes hiérarchiques très fournies,

 

  • et que d’autre part, certains postes d’encadrement ont été créés à l’origine pour offrir des progressions de carrière.

 

En avoir conscience est le premier pas pour s’autoriser à questionner l’existant, en se centrant tout d'abord sur les besoins de l’organisation.

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Car œuvrer à une évolution des modes de management sans opérer de changement structurel nous condamne la plupart du temps à stagner au milieu du gué et à ce que notre démarche ne bénéficie que d’un crédit limité du fait des contradictions sous-jacentes.

 

Un exemple : vous êtes adepte du principe de subsidiarité permettant à chaque échelon de régler les problèmes sur lesquels il est compétent.  

 

Si votre organigramme est constitué d’un responsable du CTM, avec 3 chefs d’équipes pour 15 jardiniers (soit un encadrant pour 5 agents), il est probable que votre intention première, si sincère soit-elle, aura beaucoup de mal à prendre corps et sera peu créditée.

 

Un excès d’encadrement a, en effet, tendance à « tasser » les responsabilités, à limiter la latitude d’action des acteurs et à favoriser les recouvrements de tâches.

 

La première condition pour faire évoluer sa ligne hiérarchique - et en même temps la plus difficile ! - est de se centrer sur le besoin, en faisant abstraction des agents en poste :

  • Quels seraient les risques si l’organisation se privait d’un niveau d’encadrement ou dans l’exemple, réduisait le nombre de chefs d’équipes ?

 

  • En quoi, chacun des postes d’encadrement est-il indispensable ? Quelle est sa plus-value dans l’organisation ?

 

  • Des alternatives existent-elles pour pallier les manques identifiés ?

 

C'est pour cela que je recommande toujours de travailler en binôme sur son organigramme car l'on voit dans l'organigramme d'autrui des choses que celui-ci ne voit pas forcément.

 

Dans l’exemple cité, si vos encadrants sont également des « faisants », n’est-il pas plus intéressant d’en réduire le nombre à un ou deux pour les centrer réellement sur la fonction d’encadrement ? Que souhaite-t-on vraiment confier à ces agents et surtout dans quel but ?

 

Le second pas pour faire évoluer la ligne hiérarchique (et plus globalement, tout organigramme)est d’accepter que le bonheur des agents ne dépend pas d’un maintien à vie sur leur poste mais plutôt du sens, de la considération et de l’accompagnement apportés en cas d’évolution de celui-ci (voir article n°6).

 

Une ligne hiérarchique ajustée est, en résumé, essentielle pour :

  • garantir une réelle plus-value du management et asseoir la légitimité des encadrants,

 

  • permettre à chacun d’avoir une juste place dans l’organisation,

 

  • disposer d’un effectif adapté au besoin,

 

  • responsabiliser au maximum les acteurs au nom du principe de subsidiarité,

 

  • éviter les tensions liées aux superpositions de tâches.

 

 

2 choses à retenir :

-> Œuvrer à une évolution des modes de management sans opérer de changement structurel nous condamne la plupart du temps à stagner au milieu du gué

 

-> Se centrer sur les besoins de l’organisation n’engendre pas mécaniquement de négliger ceux des agents